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Coupe du monde: Nike et Adidas dépensent toujours plus, mais paient de moins en moins leurs ouvriers

La Coupe du monde en Russie débute jeudi

La Coupe du monde en Russie débute jeudi - @AFP

Un rapport intitulé "Anti-Jeu: les sponsors laissent les travailleurs sur la touche", épingle les équipementiers Nike et Adidas. Les conditions de travail imposées par les marques à leurs ouvriers y sont dénoncées.

Nike et Adidas habillent 22 des 32 équipes de la Coupe du monde en Russie (14 juin - 15 juillet). L'événement planétaire leur offre une exposition sans commune mesure, mais leur image va certainement en prendre un coup cette semaine. A l'aube du Mondial, un rapport intitulé "Anti-Jeu: les sponsors laissent les travailleurs sur la touche", produit par le collectif Ethique sur l’étiquette, s’inquiète des conditions de travail toujours plus précaires imposées aux travailleurs.

Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif auteur du rapport, a dénoncé, ce lundi matin, sur France Info, une tendance qui ne cesse de s'accroître sur le marché du sponsoring sportif, dont les deux équipementiers sont des acteurs majeurs. Avec "des montants de sponsoring qui ont triplé, quintuplé en quelques années". Et un contraste très net entre ces montants qui explosent et les rémunérations des ouvriers qui ne cessent de baisser.

Se diriger vers des pays "bien moins regardants socialement"

L’étude révélée par France Info insiste d'ailleurs sur le prix d’une paire de chaussures, dont la part revenant au travailleur a baissé de 30% entre 1995 et 2017. On y apprend aussi que Nike et Adidas, qui concentrent leurs moyens sur l'élite des clubs de foot européens, auraient décidé de quitter la Chine pour privilégier le Cambodge et le Vietnam afin d’y pratiquer une politique du pire en matière de salaire.

"La Chine est devenue trop chère pour ces grandes marques où les salaires commencent à tutoyer un salaire vital, décent, a expliqué Nayla Ajaltouni. Ce n'est malheureusement pas nouveau. Cette augmentation des salaires, obtenue de haute lutte par les travailleurs a conduit les grandes marques, notamment du sport et du textile en général, à se diriger vers des pays bien moins regardants socialement, comme l'Indonésie, le Vietnam ou le Cambodge."

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