Les défenseurs des droits de l'Homme ne cessent de dénoncer depuis plusieurs années les persécutions subies par les Ouïghours dans la province du Xinjiang en Chine. Cette minorité musulmane ferait l'objet d'une politique répressive de la part de Pékin. Des ONG ont d'ailleurs mis au jour des camps de travail forcé où seraient enfermés des millions de personnes. Dans ces derniers, serait confectionné un vêtement en coton sur cinq vendu dans le monde, dénoncent 180 ONG, dans un rapport, publié le 23 juillet dernier, et relayé par Novethic.

Ces associations appellent aujourd'hui les marques à prendre leurs responsabilités. D'autant que presque l'ensemble des grands acteurs du textile serait concerné. Ainsi, selon Associated Press et le Wall Street journal, Nike, Adidas, Patagonia, Puma, H&M, Calvin Klein, Amazon, Gap, Muji ou encore Tommy Hilfiger auraient un lien avec ces camps.

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Face à ces révélations, de nombreuses grandes marques ont tenu à prendre la parole. Le groupe Inditex, qui détient entre autres Zara, a affirmé avoir mené une enquête internationale à ce sujet et assure ne pas être concerné. "Nous prenons très au sérieux les rapports de pratiques sociales et de travail inapproprié dans n'importe quelle partie de la chaîne d'approvisionnement du vêtement et du textile (…) Nous pouvons confirmer qu'Inditex n'entretient aucunes relations commerciales avec des usines du Xinjiang", indique le groupe dans un communiqué, relayé par Novethic.

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Visées par le rapport, H&M et Ikea ont pour leur part annoncé la fin de toutes leurs relations avec Xinjiang. Les 180 ONG invitent les autres groupes a en faire autant et de mettre fin à l’approvisionnement en coton, en fil, en textile et en produit finaux, à destination des camps Ouïghours. "On ne peut plus ignorer ce qui se passe au Xinjiang et cela a une implication directe dans les biens de consommation qui arrivent sur le marché européen et américain.

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Quand le Rana Plaza s’est effondré au Bangladesh en 2013 (une usine de textile, NDR), les entreprises ont dit : 'On ne savait pas qu’on fabriquait à cet endroit'. C’est vrai, et c’est bien ça le problème. Continuer à produire au Xinjiang est, au mieux, irresponsable. Au pire, complice", a estimé dans les colonnes de Libération Nayla Ajaltouni, coordinatrice d’Ethique sur l’étiquette, l’une des 180 ONG à l’origine du rapport.