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1 juil. 2021
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Ouïghours: la France ouvre une enquête contre quatre géants du textile

Publié le
1 juil. 2021

La justice française a ouvert fin juin une enquête pour "recel de crimes contre l'humanité" visant quatre géants du textile, dont Inditex et Uniqlo, accusés d'avoir profité du travail forcé de Ouïghours en Chine, a indiqué une source judiciaire jeudi à l'AFP, confirmant une information de Mediapart.


Des travailleurs de la région du Moyu envoyés vers des lieux de production - - CGP



Cette enquête ouverte au pôle "crimes contre l'humanité" du parquet national antiterroriste (Pnat) fait suite à une plainte visant Uniqlo France, le groupe japonais Fast Retailing, Inditex (qui détient les marques Zara, Bershka, Massimo Duti), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac...) et le chausseur de sport Skechers.

Comme l'avait détaillé FashionNetwork, la plainte avait été déposée début avril à Paris par l'association anti-corruption Sherpa, le collectif Ethique sur l'étiquette, l'Institut ouïghour d'Europe (IODE) ainsi qu'une Ouïghoure ayant été internée dans la province du Xinjiang (nord-ouest de la Chine).

Inditex a réagit à cette nouvelle étape précisant que "le groupe Inditex a pris connaissance, par voie de presse, de l’ouverture d’une enquête consécutive à la plainte déposée par plusieurs ONG. Il conteste fermement les qualifications pénales qui semblent visées par cette plainte. Inditex rappelle que des contrôles de traçabilité rigoureux sont menés au sein du groupe. Ils ont permis de vérifier que les allégations provenant de cette plainte sont infondées. Il coopérera, pour l’établir, avec les autorités judiciaires françaises". 

SMCP a de son côté également réagi : 
"SMCP réfute avec la plus grande fermeté ces accusations et entend coopérer pleinement à l’enquête pour démontrer que celles-ci sont fausses. L’ouverture d’une enquête est une étape nécessaire à l’établissement de la vérité et ne constitue nullement une reconnaissance du bienfondé de la plainte".

Pour les plaignants, cette démarche est simplement l'étape suivante après la constitution de la coalition End Uyghur Forced Labour, qui rassemble 300 organisations de droit international. "Celle-ci mène un travail de pression systématique sur ces enseignes, en dénonçant les complicités et en les appelant se désengager", expliquait le collectif Ethique sur l'Etiquette en avril. "Mais malgré ceci, seules deux enseignes d'envergure ont répondu aux demandes: Marks & Spencer et Asos. Cette plainte, inédite, est dont une étape supplémentaire pour mettre fin à l'impunité de ces sociétés transnationales".

Les associations, qui avaient annoncé d'autres plaintes en Europe, s'inscrivent dans un train d'initiatives lancées dans le monde par les défenseurs des droits humains en faveur des Ouïghours. Le sort de cette minorité, principalement musulmane, de langue turcique et qui représente un peu moins de la moitié des 25 millions d'habitants du Xinjiang, est l'objet d'une confrontation de plus en plus vive entre l'Occident et la Chine.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, évoquent un "génocide" et des ONG accusent Pékin d'avoir interné depuis 2017 plus d'un million d'entre eux dans des centres de rééducation politique.

Le régime communiste dément ce chiffre et assure qu'il s'agit de "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner les Ouïghours de l'islamisme et du séparatisme, après une série d'attentats qui leur ont été attribués.

Plusieurs entreprises de prêt-à-porter comme le Japonais Uniqlo, le Suédois H&M, l'Américain Nike ou l'Allemand Adidas se sont engagées l'an passé à boycotter le coton du Xinjiang, et sont en retour visées par des appels au boycott en Chine.

La plainte, déposée en France par l'avocat William Bourdon, s'appuie principalement sur un rapport publié en mars 2020 par l'ONG australienne ASPI (Australian Strategic Policy Institute) pour étayer les soupçons de commercialisation de vêtements ou de chaussures fabriqués en totalité, ou en partie, dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé. Un rapport du Center for Global Policy avait enfoncé le clou en décembre, apportant des détails sur la place du textile dans l'économie du Xinjiang. Tandis qu'un long rapport d'Amnesty International s'est récemment penché sur le traitement réservé localement aux Ouighours.


Image satellite d'un camp d'internement le 24 juin 2018, dans le comté de Karamay au Xinjiang - - Amnesty International



Les associations estiment aussi que les sociétés visées ne justifient pas d'efforts suffisants pour s'assurer que leurs sous-traitants ne sont pas impliqués dans les persécutions des Ouïghours. "Certains éléments factuels montrent que les entreprises ne pouvaient ignorer à quoi participaient leurs sous-traitants", explique l'avocat Basile Oudet, du cabinet Bourdon & Associés. Pour qui les marques devront soit prouver avoir coupé les ponts avec les entreprises accusées de travail forcé, soit prouver qu'elles ont vérifié que leurs sous-traitants n'étaient pas impliqués.

Au cœur de la démarche réside la notion de "présomption de responsabilité". Pour les avocats derrière la plainte, le droit français moderne criminalise déjà un certain nombre d'infractions en imprimant une présomption de responsabilité. Pour William Bourdon, celle-ci devient même aujourd'hui la réplique et la riposte "naturelle", "de bon sens", face aux engagements éthiques et codes de bonne conduite.

(avec AFP)
 

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