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Le géant du vêtement Inditex refuse de signer les appels des ONG contre le travail forcé des Ouïgours

Le groupe espagnol qui détient Zara est dans le collimateur d’une coalition d’associations promouvant un textile éthique.

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Publié le 21 décembre 2020 à 11h09, modifié le 21 décembre 2020 à 13h19

Temps de Lecture 5 min.

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Collage féministe de soutien aux Ouïgours, en juin à Paris.

Inditex est dans l’embarras. Le groupe espagnol d’habillement peine à répondre publiquement à l’appel international de la coalition mondiale contre le travail forcé des Ouïgours lancé le 23 juillet. Quatre mois après, le Workers Rights Consortium, association de défense des droits des travailleurs, a « dévoilé des preuves » que le propriétaire de l’enseigne Zara « s’approvisionne en tissu auprès des entreprises Huafu Fashion et Luthai Textile ». La première exploite une usine de production de fils teints à Aksu ; en mai 2019, le quotidien américain Wall Street Journal avait déjà révélé comment ce site « soumet » ses employés « à un programme de formation d’un mois » mis en œuvre par le gouvernement chinois « pour éradiquer leurs pensées extrémistes ». Luthai Textile est également un producteur de fils, mais aussi de tissus ; 80 % de ses dernières recrues sont issues de minorités ethniques, d’après une publication chinoise.

Interrogé par Le Monde, le groupe Inditex assure n’avoir « aucune relation commerciale avec ces deux usines ». La porte-parole du numéro un mondial de l’habillement refuse cependant de préciser si Huafu Fashion et Luthai Textile ont, par le passé, fait partie de ses fournisseurs, fussent-ils indirects. Elle se contente de répéter combien « l’approche » d’Inditex relève de la « tolérance zéro envers le travail forcé, quel qu’il soit ».

Le groupe refuse aussi de dire s’il signera l’appel à actions monté par la Coalition XUAR – du nom de la province autonome (Xinjiang Uyghur Autonomous Region), il rassemble 300 organisations non gouvernementales dont, en France, le collectif Ethique sur l’étiquette – pour « empêcher le recours au travail forcé des Ouïgours ». Les signataires s’engagent notamment à « identifier et cartographier ses relations d’affaires » avec des fabricants installés au Xinjiang et ceux situés en dehors « qui ont accepté des subventions du gouvernement ou ont employé des travailleurs fournis par le gouvernement ». Et, le cas échéant, dès identification d’une relation d’affaires de ce type, il s’impose de « s’en désengager ». Outre Inditex, la Coalition XUAR s’est ainsi adressée à plusieurs grandes firmes de l’habillement, dont le suédois H&M, l’américain Gap, le japonais Uniqlo et l’allemand Adidas.

Situation inconfortable

Le groupe espagnol assure toutefois avoir répondu aux questions de Raphaël Glucksmann, député européen, et Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique sur l’étiquette, qui, tous deux, représentent cette coalition et militent pour l’adoption d’un devoir de vigilance au niveau européen qui engagerait leur responsabilité lors de la violation des droits humains chez leurs fournisseurs. La firme dit aussi avoir entamé des « conversations directes » avec cette dernière, notamment pour expliquer « son rôle actif dans la promotion des droits de l’homme ». Mais il est fort probable que le groupe de La Corogne ne signera pas. Or, estime Nayla Ajaltouni, « la seule action crédible » serait précisément « de signer l’appel à actions », sorte de « feuille de route pour se retirer de la région » dans laquelle il est « impossible d’exercer son obligation de vigilance en raison de la chape de plomb entretenue par le gouvernement chinois ».

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