9 raisons de se réjouir côté mode responsable en 2019

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mode responsable 2019

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On est allé demander aux associations Greenpeace, Collectif éthique sur l’étiquette et Entreprise pour les droits de l’homme quelles sont les raisons d’être optimiste pour cette nouvelle année. Pas évident, car le travail de ces associations est plutôt de tirer la sonnette d’alarme. Mais on a compté sur leur regard aiguisé pour nous donner les vraies bonnes raisons de croire en un avenir plus vert dans le monde du textile.

  1. Parce que les 80 entreprises engagées dans la campagne Detox my Fashion de Greenpeace doivent supprimer une liste de produits chimiques de leur production avant 2020 et qu’ils ont déjà fait des progrès significatifs.

Ces entreprises représentent 15% de l’industrie. En font partie Zara, Bershka, Pull&Bear, Massimo Dutti, Oysho, Stradivarius (toutes du groupe Inditex), H&M, Mango, Nike, Adidas, Puma, Levi’s, Primark… « Toutes les marques et entreprises engagées font preuve d’une gestion rigoureuse des produits chimiques dangereux dans une chaîne d'approvisionnement complexe, bien que tous n’avancent pas à des rythmes identiques, faisant face à des défis différents, analyse Greenpeace. Collectivement, elles ont atteint un stade où il n’y a pas de retour en arrière possible, qui démontre le sens et la faisabilité du changement de paradigme préconisé par la campagne. »

  1. Parce que la campagne Detox a aussi eu des impacts politiques, déclenchant des changements de réglementation comme l’application de standards plus strictes pour les eaux usées en Chine, l'interdiction par l’Union Européenne de l’importation de textiles contenant des nonylphenol ethoxylates (NPEs), produits chimiques dangereux, qui devrait entrer en vigueur en 2020 et la proposition d’une régulation européenne sur les substances cancérogènes dans les textiles.
  1. Parce que la détox est un point de départ. « Alors qu’Économie circulaire devient le nouveau terme à la mode dans le secteur, les entreprises engagées dans le Défi Détox sont d’accord avec nous, cette circularité n’aura pas lieu sans se débarrasser des produits chimiques dangereux, c’est un prérequis absolu » annonce Greenpeace.
  1. Parce que la loi sur le devoir de vigilance commence à porter ses fruits : à partir de cette année, des actions en justice contre une entreprise* pourront être menées par des victimes ou des associations en cas de défaut de leur plan de vigilance ou de manquement à sa mise œuvre effective. Entreprise pour les droits de l’homme (EDH) – association qui accompagne des entreprises dans la mise en œuvre de cette loi pionnière en termes d'éthique et d’environnement – parle d’une démarche d’amélioration continue : « Le reporting pour les plans va s’améliorer d’année en année. Il s’agit de démarches très exigeantes, avec une couverture très large. Les plans de 2018 étaient plutôt restrictifs sur la communication. En 2019, les plans publiés donneront plus d’infos, ils auront avancé, les entreprises comprendront qu’il est dans leur intérêt de communiquer. »

Ndlr : côté mode, ça touche LVMH, Kering, Monoprix qui fait partie du groupe Casino, les Galeries Lafayette, SMCP à partir de 2020...

  1. Parce que les dispositifs d’alerte se développent. EDH nous explique que des dispositifs d’alerte sur des questions d’éthique et de corruption ont déjà été mis en place pour certaines entreprises françaises (via la loi Sapin 2). « Techniquement ça a fait ses preuves, et ça peut être utilisé dans le cadre de la loi sur le devoir de vigilance. Il faut une adaptation de ces outils conçus pour la fraude. Il faut que ces outils de communication fonctionnent concrètement. Nous aurons de la visibilité là-dessus plus tard mais c’est très attendu par les parties prenantes (les ONG). »
  1. Parce que la loi fait évoluer les mentalités. « La loi crée une dynamique nouvelle, ce n’est pas un effet choc, certes, commente EDH, mais c’est l’approfondissement de cartographies de risques et des relations avec les fournisseurs. Prendre en compte en premier lieu les risques pour les personnes et non simplement pour l’entreprise (juridique, d’image…), c’est une évolution clé. »
  1. Parce que le traité de l’ONU sur les multinationales et les droits humains progresse. « Il est en discussion depuis 2014, explique Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’étiquette (ESE). L’Europe a enfin cessé de s’opposer au texte. Il était d’abord soutenu principalement par les pays du Sud, mais plus seulement, aussi par la France», qui s’appuie justement sur la loi sur le devoir de vigilance pour suggérer de s’en inspirer.

Le Collectif ESE, qui surveille notamment la situation au Bangladesh où des accords de sécurité post-Rana Plaza sont en passe d’être annulés, ne trouve que peu de raisons clés de se réjouir. Nayla nous confie une remarque d’ordre général :

  1. Parce que la pression populaire est de plus en plus forte. « Notre affaire à tous (en référence à la pétition "L’Affaire du siècle" pour assigner l’État en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques, ndlr), ça n’est pas qu’une pétition, dénote-telle, ça montre bien qu’il y a une volonté de changement, une évolution des actes de consommation, même si ça ne concerne qu’une partie de la population. Depuis 11 ans que je travaille sur ces sujets, les 2 dernières années concentrent autant d’évolution des mentalités que toutes les précédentes : il y a eu une accélération en termes de débat et de prise de conscience. »
  1. Parce que l’intérêt pour la mode éthique ne se dément pas. Le moteur de recherche mode et luxe Lyst.fr a enregistré une augmentation de 47% des recherches comprenant des mots-clés liés à la mode durable comme "cuir vegan", "coton organique" ou "econyl". Lyst note également que la marque américaine durable Reformation fait partie des marques préférées des influenceuses et que sa robe Thelma s’est classée dans le top 10 des robes les plus consultées cette année.

* La loi sur le devoir de vigilance touche toutes les entreprises françaises qui comptent plus de 5000 salariés en France ou 10 000 salariés à l’international. Selon EDH, c’est pour celles qui sont à la limite des 5 000 employés, les plus "petites" que la démarche sera la plus compliqué car, contrairement aux autres, elles ont moins anticipé la loi que des grands groupes comme Kering ou LVMH.

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