H&M ne respecterait pas ses promesses de salaires décents de ses fournisseurs selon un rapport
La célèbre enseigne de prêt à porter H&M vient d’être une nouvelle fois épinglée par un collectif au sujet de la rémunération des salariés de ses fournisseurs à l’étranger.
Le "Collectif Ethique sur l’étiquette" et la "Clean clothes campaign" traquent de manière générale les mastodontes de la "fast fashion" — cette mode "jetable" à bas prix polluante — et qui emploie une main-d’œuvre bon marché à l’étranger. Ils ont mené l’enquête entre mars et juin 2018, en interrogeant 62 hommes et femmes travaillant dans six usines différentes de la marque en Bulgarie, en Turquie, en Inde et au Cambodge.
Selon les conclusions du rapport, les travailleurs indiens et turcs gagnent environ un tiers du salaire vital estimé ; au Cambodge, les travailleurs gagnent moins de la moitié du salaire vital ; enfin en Bulgarie, c’est à peine 10 % du salaire vital estimé que touchent les travailleurs.
Ces résultats vont à l’encontre des engagements pris en 2013 par H&M selon lequel 850 000 travailleurs chez ses fournisseurs les mieux notés gagneraient un salaire vital en 2018. Ces engagements avaient été annoncés après l'effondrement du Rana Plaza au Bengladesh, le 24 avril 2013, faisant 1138 morts. Cet immeuble qui abritait des très nombreux ateliers de confection textile travaillant pour plusieurs entreprises de la "fast fashion" dont H&M.
"Parfois, nous rentrons chez nous à 4 heures du matin"
"Corollaire inévitable de ces salaires de pauvreté : les travailleurs réalisent de nombreuses heures supplémentaires, dans le seul but de couvrir leurs besoins de base – jusqu’à 44 heures supplémentaires hebdomadaires en Bulgarie ; journée de travail s’étalant de 8 heures à minuit en Turquie ; 12 heures quotidiennes de travail au minimum en Inde. De nombreux travailleurs souffrent en conséquence de malnutrition, et s’évanouissent de fatigue dans les usines", affirme le "Collectif Ethique sur l’étiquette".
Dans le rapport intitulé "H&M : un demi-tour s’impose", une travailleuse bulgare témoigne : "Tu entres dans l’usine à 8 heures du matin, mais tu ne sais jamais quand tu pourras en sortir. Parfois, nous rentrons chez nous à 4 heures du matin".
Une pétition en ligne circule actuellement pour demander des rémunérations décentes pour les employés et sous-traintant d’H&M.
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