Le 2 février 2016, un incendie s’est déclaré dans l’usine Matrix Sweater, fournissant H&M au Bangladesh. En 2010 déjà, un incendie y causait la mort d’un ouvrier.
Le Collectif Ethique sur l’étiquette, membre de la Clean Clothes Campaign, l’International Labor Rights Forum, Le Maquila Solidarity Network et le Worker Rights Consortium expriment leur indignation suite au nouvel incendie qui s’est déclaré dans l’usine textile Matrix Sweater au Bangladesh, fournisseur d’H&M et de JC Penney.
Cet accident survient quelques jours seulement après que nos organisations ont dénoncé les retards pris dans la mise oeuvre des réparations obligatoires dans les usines des fournisseurs d’H&M au Bangladesh.
Les registres d’importations de Matrix Sweater montrent que JC Penney était aussi un client majeur de l’usine en 2015. Le site de la société-mère de l’usine, Labib Group / Nice Cotton, référence d’autres donneurs d’ordres dont Walmart, Inditex, S.Oliver, GAP, Esprit et Marks & Spencer.
Nos organisations exigent à nouveau de toutes les multinationales qui se fournissent au Bangladesh, qu’elles réalisent, dans les délais les plus brefs, les rénovations nécessaires à la sécurité des ouvriers.
L’incendie s’est déclaré au 7ème étage de l’usine Matrix Sweater à Gazipur vers 7h30 et il a fallu plus de quatre heures aux pompiers pour l’éteindre. La majorité des ouvriers effectuaient leurs changements de postes, aussi l’usine était quasiment vide, comme le montre cette vidéo. Si le feu s’était déclenché une heure plus tard seulement, 6000 ouvriers auraient été en danger de mort.
D’après le Bangladesh Department of Inspection for Factories and Establishments (DIFE), l’usine avait été inspectée deux ans plus tôt par l’initiative américaine parallèle à l’Accord sur la sécurité des bâtiment et la prévention des incendies, l’Alliance for Bangladesh Workers Safety. Le rapport complet d’inspection réalisé par l’Alliance n’est pas en ligne à ce jour, mais le rapport sur le risque incendie, effectué en mai 2014, fait état de nombreux d’éléments dangereux : verrous sur les issues de secours, absence de portes coupe-feu, d’extincteurs et d’alarmes incendie, etc. L’Alliance avait demandé à ce que ces réparations soient réalisées au plus tard en septembre 2014, 6 mois après la première inspection.
L’Alliance ne fournit pas d’autres détails sur la conduite des réparations dans les usines inspectées mais l’Accord, qui a conduit des audits de suivi, en fait état dans le plan d’actions correctives de l’usine, mis à jour hier. Ce dernier indique qu’aucune des rénovations visant à prévenir les incendies n’a été entreprise et que de nombreuses réparations électriques n’ont pas encore été réalisées. Bien que la cause de l’incendie de Matrix Sweater ne soit pas encore déterminée, la majorité des incendies d’usines au Bangladesh ont pour cause des failles électriques.
Au total, 63% des rénovations obligatoires n’ont pas été effectuées dans l’usine Matrix Sweaters, malgré la prolongation des délais fixés au départ en 2014. Etonnamment, l’Alliance indique sur son site que le processus des rénovations y suit « une progression conforme ".
Cet accident inacceptable souligne une fois de plus l’urgence à ce que les marques et enseignes prennent enfin des mesures concrètes pour garantir la sécurité des ouvriers dans les usines.
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