Collectif Éthique sur l’étiquette

Bangladesh : travailleur-se-s poursuivis pour avoir manifesté pour l’augmentation du salaire minimum

Continuons la mobilisation

Ils ont été des centaines de milliers à se mobiliser, en décembre 2018 et janvier 2019, suite à l’annonce par le gouvernement d’une augmentation dérisoire du salaire minimum, un des plus faibles au monde. Ils ont en retour subi une répression massive et des milliers d’entre eux ont été poursuivis en justice. La pression publique a permis l’abandon de plusieurs plaintes, en octobre 2019 et tout récemment en février 2020. Des victoires pour les travailleur·se·s mobilisé·e·s pour l’augmentation du salaire minimum au Bangladesh mais plusieurs centaines de travailleur-se-s sont toujours menacé·e·s d’aller en prison.

Face à cette mobilisation d’ampleur, les gérants d’usines de confection et le gouvernement bangladais, main dans la main, ont fait subir aux ouvrier·e·s une importante répression : un manifestant a été abattu, des dizaines ont été blessé-e-s dans les rues par la police, près de 12000 licencié·e·s ou mis-es sur listes noires de 104 usines, 65 arrêté·e·s et emprisonné·e·s et des centaines d’autres ont fait l’objet de représailles sous la forme d’accusations inventées de toutes pièces par leurs patrons, ayant donné lieu à des poursuites judiciaires.

Le Collectif Ethique sur l’étiquette et son réseau international Clean Clothes Campaign se mobilisent depuis début 2019 en soutien à ces ouvrier·e·s menacé·e·s dans l’exercice de leurs droits fondamentaux, en dénonçant publiquement la forte répression créée par la collusion entre l’Etat et les patrons d’usine et en appuyant leurs revendications, exigeant du gouvernement du Bangladesh l’instauration d’un salaire minimum dans le secteur qui permette un niveau de vie décent.

Face au silence des marques comme H&M, Zara, Mango et Primark, clientes des usines ayant porté plainte contre ces travailleur·se·s qui avaient protesté pacifiquement contre leurs salaires de misère, nous interpellons, comme des milliers de citoyen·ne·s, les marques d’habillement pour qu’elles assument leur responsabilité de donneurs d’ordre en demandant à leurs fournisseurs de retirer leur plainte :

  • Vous pouvez suivre sur le site laborrights.org/2019-crackdown-your-favorite-brand-complicit l’état des plaintes, le nombre de travailleurs sur lesquels elles pèsent, les fournisseurs dont elles émanent et les marques qu’ils fournissent.
  • Passez à l’action pour interpeller ces dernières !

Grâce à la pression des ONG, des syndicats et des travailleur·se·s au Bangladesh et des citoyen·ne·s, les ouvrier·e·s connaissent une première victoire en octobre 2019, avec le retrait des plaintes déposées par deux usines (Shin Shin et une du groupe Hameem). En février 2020, c’est une deuxième victoire avec le retrait de 8 plaintes déposées contre 1329 travailleur·se·s.

D’autres usines doivent désormais faire de même. La solidarité internationale est notre meilleure arme pour soutenir les travailleurs qui luttent pour leurs droits fondamentaux. Restons mobilisé·e·s jusqu’à ce que toutes les plaintes soient abandonnées contre les ouvrier·e·s qui manifestent pacifiquement pour leurs droits.