Collectif Éthique sur l’étiquette

Des militants perturbent la gigantesque publicité de Nike sur la façade du Centre Pompidou

COMMUNIQUE DE PRESSE - 2 août 2024

Alors que la publicité de l’équipementier continuait à se dérouler derrière eux, les manifestants ont brandi tout le long du tube de plexiglas qui parcourt la façade du Centre Pompidou le message que tout le monde devrait voir et que Nike ne veut pas qu’il sache : “Nike spolie ses ouvier.es de plus de 2.2 millions de dollars”. L’objectif de l’action est d’informer le public de la manière dont Nike dénie aux ouvrier.es qui fabriquent ses produits les salaires et indemnisations qui leur sont légalement dus depuis plus de 4 ans.
Ces 2.2 millions de dollars (un peu plus de 2 millions d’€) représentent l’argent qui est dû aux ouvrier.es de la confection dans les deux principales usines qui fournissent Nike. Ainsi, plus de 1000 ouvrier.es de l’usine Violet Apparel, appartenant au groupe Ramatex, au Cambodge ont perdu leur emploi de manière brutale en juillet 2020, après avoir fabriqué les produits Nike depuis des années. Mais iels se voient refuser, depuis, les indemnités fixées par la loi cambodgienne, ce qui les a laissés quasiment sans ressources pendant des mois. De la même manière, les ouvrier.es de l’usine Hong Seng Knitting, en Thaïlande, essentiellement des migrants birmans, ont été spoliés de toute ressource par un système confiscatoire organisé par leur management. Nike refuse, depuis, de considérer leur situation malgré leurs manifestations et quatre ans de soutien mondial, ce qui inclue une pétition internationale signée par 125.000 personnes.

Mom, ouvrière chez Violet Apparel le dit : « Nous ne demandons pas la charité, nous voulons juste ce qui nous est dû. »
Ancien ouvrier de Hong Seng, Kyaw San Oo, qui a dû fuir le pays après avoir été menacé par sa hiérarchie : "Je veux la justice."
Nike démontre qu’il a de l’argent à dépenser mais refuse de le faire pour celles et ceux qui fabriquent ses produits. Ces gens se battent depuis 4 ans pour être payés. Il n’est pas normal que Nike ignore celles et ceux qui lui permettent d’engranger ses profits.
Christie Miedema, coordinatrice de campagne et de sensibilisation à la Clean Clothes Campain : “ Les dépenses somptuaires de Nike en publicité pendant les Jeux Olympiques sont une claque aux ouvrier.es qui se battent en Thaïlande et au Cambodge pour s’en sortir. Il est grand temps que la société écoute celles et ceux qui s’adressent à elle depuis le monde entier et fasse en sorte de payer ses ouvrier.es.”
Mathilde Pousseo, déléguée générale du Collectif Ethique sur l’Etiquette : « Derrière l’image d’inclusivité et de modernité que Nike promeut, la marque enfreint ou permet les infractions aux droits humains et aux conventions locales. Continuer, en toute conscience à travailler avec les acteurs de l’appauvrissement de ses ouvriers est une lourde responsabilité. »

Contacts presse : [ENG] Christie Miedema, Clean Clothes Campaign, christie@cleanclothes.org, +31 6 42060638 [FR] Mathilde Pousseo, Collectif Éthique sur l’étiquette, mpousseo@ethique-sur-etiquette.org, +33 6 09 81 95 86




Focus

Consacrant le plus gros budget de son histoire aux Jeux Olympiques Paris 2024, l’équipementier géant Nike s’impose à Paris en projetant une publicité sur l’ensemble de l’immense façade du musée national du Centre Pompidou.
Ce 1er août, des activistes ont pointé, au cœur du dispositif publicitaire, le double discours de Nike qui dépense des sommes somptuaires en marketing pour l’événement, tout en refusant aux ouvier.es de sa chaîne de sous-traitance les 2.2 millions de dollars de salaires impayés et d’indemnités qui leur sont dus depuis la pandémie de Covid-19.


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