En réponse à nos demandes, les 5 principales marques et enseignes de l’habillement qui se fournissent au Bangladesh - H&M, Inditex (Zara, Bershka, Pull&Bear..), C&A, Next et Tchibo - ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au Dhaka Apparel Summit, le sommet de l’industrie du textile bangladaise organisé par l’organisation patronale du textile au Bangladesh, la Bangladesh Garment Employers Association (BGMEA).
Le Dhaka Apparel Summit, qui se tiendra le samedi 25 Février 2017, est un évènement annuel d’envergure pour l’industrie du textile au Bangladesh. En plus de H&M, Inditex, C&A, Next et Tchibo, Ethical Trading Initiative, une organisation multipartite qui représente de nombreuses marques et enseignes, refuse de participer. Un acte sans précédent des marques et enseignes qui met en difficultés le gouvernement du Bangladesh et le BGMEA puisqu’il s’agit des 5 principaux acheteurs et leur désengagement représenterait un manque à gagner conséquent pour l’industrie du textile bangladaise.
Ce boycott démontre que la campagne internationale de pression #EveryDayCounts #WagesNotJail, menée par le Collectif Ethique sur l’étiquette pour mettre un terme à la répression syndicale qui dure depuis décembre 2016, a porté ses fruits. Il souligne surtout une préoccupation internationale croissante face à la détérioration des droits humains au Bangladesh et à la répression des mouvements des ouvriers.
Cette répression fait suite à une grève des ouvriers qui avaient protesté pour une hausse des salaires en décembre 2016.Près de 1600 ouvriers ont été licenciés, plusieurs bureaux syndicaux ont été fermés par les autorités et au moins 34 travailleurs et dirigeants syndicaux ont été arrêtés sur la base de l’Acte 1974, une loi qui octroie des "pouvoirs spéciaux" au gouvernement, lui permettant d’incarcérer des personnes préventivement sans motif. Certains ont été détenus pendant plus de huit semaines.
MD Ibrahim, un des dirigeants syndicaux arrêté, dénonce "un effort concerté d’une partie de l’industrie du textile et du gouvernement pour supprimer toute l’activité syndicale, visant à permettre aux travailleurs de jouir de leurs droits… Cela a un effet de dissuasion sur toutes les organisations syndicales".
Le 24 février, à l’annonce du boycott du Dhaka Apparel Summit par les 5 marques, Le Ministre du Travail et de l’Emploi bangladais ainsi que le BGMEA ont annoncé que les 1600 ouvriers licenciés allaient être ré-embauchés et l’ensemble des travailleurs détenus libérés. Cependant, les plaintes déposées contre les anciens détenus, pouvant entraîner de longues peines d’emprisonnement, n’ont toujours pas été retirées et aucun document officiel expliquant les mesures qui vont être prises et les dates de mise en œuvre n’a été publié.
AGISSEZ AVEC NOUS
Les organisations de défense des droits humains au travail ont lancé deux pétition pour exiger que le gouvernement bangladais stoppe immédiatement la répression des travailleurs et lève les charges à l’encontre des leaders et activistes syndicaux.
– Pétition adressée à la première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina : signez
– Pétition adressée aux marques qui se fournissent au Bangladesh : signez
En savoir plus sur la répression syndicale au Bangladesh.
Voir l’article de la Clean Clothes Campagne