Communiqué de presse - 7 octobre 2015
Aujourd’hui 7 octobre, journée mondiale pour le travail décent, le Collectif Éthique sur l’étiquette rappelle que des millions d’ouvrier-e-s des chaînes de sous-traitance à travers le monde continuent de ne pas vivre décemment de leur travail, notamment dans les industries à forte intensité de main d’œuvre comme le textile. Il rappelle que sans responsabilisation juridique des multinationales, l’accès des travailleur-euse-s à un travail décent demeure irréalisable.
Alors que le choc causé par l’effondrement du Rana Plaza à Dacca au Bangladesh le 24 avril 2013, faisant 1138 morts et plus de 2000 blessés parmi les ouvrier-e-s du textile qui y travaillaient est encore présent, aucune mesure tangible visant à tenir responsables les multinationales pour les atteintes aux droits humains fondamentaux causées par leur activité à travers le monde n’a été prise.
Un an après le lancement par le Collectif de la campagne #soldées, exigeant des marques et distributeurs d’habillement la prise en compte dans leurs pratiques d’achats d’un salaire vital, qui permette au travailleur et à sa famille la satisfaction de leurs droits fondamentaux au lieu d’un salaire minimum souvent équivalent à un salaire de misère, de timides avancées ont lieu, mais sans que ces multinationales ne questionnent un modèle économique fondé sur la minimisation des coûts de production qui conduit à l’exploitation de nombreux travailleur-euse-s.
L’indignation et la mobilisation citoyenne ne suffisent pas. Le Collectif Éthique sur l’étiquette rappelle que sans l’instauration d’une responsabilité juridique d’un donneur d’ordre vis-à-vis de sa chaîne de sous-traitance, la généralisation du travail décent ne sera pas réalisable. Il appelle en ce sens à l’adoption en France dans les meilleurs délais de la proposition de loi sur le devoir de vigilance des sociétés-mères et des entreprises donneuses d’ordre, qui sera examinée au Sénat le 21 octobre prochain, et dont le vote par l’Assemblée nationale en 1ère lecture le 30 mars dernier a constitué un premier pas historique pour la protection des droits humains et de l’environnement.