Somyot Prueksakasemsuk, militant des droits des travailleuses et des travailleurs en Thaïlande, et également éditeur du magazine « Voice of Thaksin » (La voix des opprimé-e-s) a été arrêté en avril 2011 par les autorités thaïlandaises qui lui reprochent d’avoir offensé le roi de Thaïlande dans deux articles publiés dans son magazine. Accusé de crime de « lèse-majesté », il encourt 30 années de réclusion.
Depuis plus de dix-sept mois, Somyot attend son procès dans une prison surpeuplée et insalubre. Ses dix demandes de libération sous-caution ont toutes été rejetées. Nous demandons d’abandonner toutes les accusations portées contre lui et, au minimum, qu’il soit libéré sous caution.
Une voix qu’il faut faire taire
Somyot est arrêté le 30 avril 2011 dans la province de Sa Kaeo, accusé d’avoir violé l’article 112 du Code pénal thaïlandais qui affirme que « quiconque diffame, insulte ou menace le Roi, la Reine, l’Héritier ou le Régent, doit être puni d’une peine allant de trois à quinze ans de prison ».
La détention de M. Somyot, qui a toujours refusé de plaider coupable, affirmant son droit à la liberté d’opinion et d’expression, semble basée sur des motifs politiques, en représailles à son activisme en faveur des droits humains. En effet, son arrestation a eu lieu cinq jours seulement après que le Democracy Network, réseau de défenseurs des droits auquel appartient Somyot, a lancé une campagne visant à collecter 10 000 signatures en faveur d’une révision parlementaire de la section 112 du Code pénal.
Une détention préventive abusive
Somyot est détenu arbitrairement depuis 17 mois sans interruption. Les demandes de libération sous caution ont toute été rejetées par la Cour, pratique habituelle pour les suspects de crimes de lèse-majesté. La dernière demande, rejetée le 18 mai 2012, constitue le dixième refus, en complète violation du droit à être libéré sous caution, inscrit dans la Constitution thaïlandaise, et des droits à la présomption d’innocence et à une procédure judiciaire équitable, inscrits dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par la Thaïlande.
Transféré de prison en prison dans des conditions très difficiles, et ne bénéficiant pas de soins médicaux adaptés, la santé de Somyot, qui souffre notamment d’hypertension, se détériore peu à peu.
Ce 18 septembre 2012, le Tribunal pénal thaïlandais, qui devait annoncer la date du verdict de M. Somyot Prueksakasemsuk, a annulé la session prévue le 19 septembre, sans donner de raison, et l’a reportée au 19 décembre 2012. Peuples Solidaires, le collectif Ethique sur l’étiquette, le réseau international de la Clean Clothes Campaign, la Thaï Labour Campaign (TLC) et leurs partenaires demandent aux autorités thaïlandaises d’abandonner toutes les accusations portées contre Somyot Prueksakasemsuk et, au minimum, que Somyot soit libéré sous caution.
Exprimez votre solidarité en signant cette lettre qui sera soumise par la TLC et d’autres organisations en Thaïlande au Premier ministre thaïlandais et à la Cour Suprême.
A l’origine de cet Appel :
La Thai Labour Campaign (TLC)
Organisation thaïlandaise de défense des droits des travailleurs et des travailleuses, la Thai Labour Campaign a été créée en 2000. Elle milite notamment pour la liberté syndicale, les droits des migrant-e-s, les droits des femmes et les conséquences des accords de libre échange.
En 2006, Peuples Solidaires avait lancé un WebAppel Urgent en soutien a sa directrice, Lek Yimprasert, accusée de diffamation par l’entreprise Publicis. La multinationale avait retiré sa plainte.
www.thailabour.org