Au cours des trois dernières décennies, de plus en plus de pays se sont livré une concurrence accrue sur le marché des exportations d’habillement, entraînant
une tendance continuelle à la baisse des prix. La seule menace de délocalisation des commandes suffit pour inciter les gouvernements des pays producteurs à aligner leurs politiques commerciales ou leurs politiques d’emploi sur les attentes et les exigences des acheteurs au niveau global. « Que le moins cher survive » est devenu l’adage de référence, tant dans les pays producteurs que du côté des consommateurs. Dans la pratique, cela implique notamment que toute activité syndicale est réprimée, que le salaire minimum légal est sciemment fixé bien en- dessous du salaire nécessaire pour vivre dignement et qu’il n’est pas adapté à l’inflation.
Depuis le début de la crise financière, la situation des travailleurs de l’industrie de l’habillement s’est encore dégradée. L’explosion du prix du riz et du pétrole a particulièrement touché ces travailleurs, puisque l’alimentation et les transports représentent une part très importante de leurs dépenses. Les salaires minimums déjà très bas n’ont pas toujours été adaptés à l’inflation ; les salaires réels ont donc diminué. Les répercussions sont visibles : les problèmes de malnutrition touchant les travailleurs de l’habillement se sont accrus au Bangladesh et le nombre d’évanouissements liés au manque de nourriture de qualité a augmenté dans les usines d’habillement du Cambodge. Au cours des dernières années, des milliers de travailleurs et
de travailleuses sont descendus dans les rues dans différents pays producteurs et ont organisé des grèves pour demander des augmentations salariales.(...) Lire la suite
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Rapport sur le salaire vital : un débat - partie 2